Georges aura rempli son dernier feuillet eBird le 27 mai 2023. Avec Élaine, sa conjointe et complice aguerrie, ils rapportaient alors leurs observations faites au cimetière de Laval. C’était tout juste trois jours avant qu’il ne décède. Il venait de fêter son 76ème anniversaire de naissance. Les lavallois et lavalloises venaient de perdre un pilier de l’ornithologie régionale.
Texte : Pierre André, membre du COOL, de la SBM et de RQO
Photo tirée du profil eBird de Georges avec l’autorisation d’Élaine Presseau
Pour l’avis de décès ou pour laisser un message aux siens avant le 17 juin 2023, c’est ici.
« Dans les années 50, mes parents ont déménagé à Ville Émard. Un bon matin, dans la cour de l’école, des jeunes qui regardaient un livre d’oiseaux m’ont demandé si j’étais intéressé à aller avec eux au parc Angrignon pour y observer les oiseaux. Je n’ai pas arrêté depuis. » C’est ainsi que Georges explique comment sa passion pour les oiseaux est née (son profil eBird).
Georges a appris à baguer les oiseaux avec frère Maxime Bergeron (1921-2013), doyen bagueur au Canada, son ami. Il a pratiqué cet art de 1993 à 2014. En 1988, avec d’autres ornithologues amateurs de la région, il collabore à la fondation du Club des observateurs d’oiseaux de Laval, le COOL.
De 1988 à 2013, Georges communique sa passion alors qu’il guide plus de 200 sorties pour le COOL, le COA et le CORDEM. En outre, « Les mardis de Georges » du CORDEM étaient fort appréciés des participants. Il a été impliqué, à un moment ou un autre, dans ces trois clubs, entre autres dans la rédaction et la révision de textes.
Les observateurs et observatrices lui doivent notamment un remarquable répertoire de 36 sites d’observation à Laval. Les noms et coordonnées de ces emplacements, de même que le plan des lieux avec les sentiers, sont disponibles sur son site.
En 1996, Georges met sur pied le Recensement des oiseaux de Noël (RON) Audubon Laval-Ahuntsic, dont il assume dès le début et durant plusieurs années la coordination. Encore aujourd’hui, ce sont plus de 30 participants qui parcourent, sous la coordination de Benoît Dorion (COA), ce territoire au début de chaque hiver pour y dénombrer les volatiles. De 2001 à 2013, il fait le suivi des nids de Faucons pèlerin (lire Pierre Gingras, La Presse, 5 juillet 2005, À tire-d’aile. Adoption réussie). De 2002 à 2007, il s’occupe de l’inventaire des oiseaux sur les îles de la rivière des Mille-Îles pour Éco-Nature.
En 2011, Georges obtient la permission des propriétaires du cimetière de Laval, là où il reposera dorénavant en paix, pour y installer un réseau de mangeoires et de nichoirs. Il voit lui-même à leur installation et à leur entretien quasi-journalier, jusqu’en 2022. Grâce à son dévouement et à ses observations régulières, ce lieu s’est rapidement hissé au premier rang des sites régionaux avec 200 espèces observées en date d’aujourd’hui.
Georges était une personne aimable, attentive, professionnelle, dévouée et attentionnée, qui aimait partager sa passion et son savoir sans prétention et avec humilité. Je ne garderai de lui, comme assurément tous ceux et toutes celles qui l’ont côtoyé, que de bons souvenirs. La perte de cet observateur engagé est grande, les souvenirs que nous en garderons sont heureux.
Remerciements
Merci à Élaine Presseau pour ses commentaires.